À propos de cet événement
Conférence présentée par Nicolas Fortunel, Laboratoire de Génomique et Radiobiologie de la Kératinopoïèse (IRCM / CEA-Jacob) et Nathalie Rouas-Freiss, équipe HLA-G (SRHI / CEA-Jacob).
Comment produire des banques de cellules de peau « universelles » bien tolérées par l’organisme, utilisables pour produire des greffons destinés à différents patients ? Les chercheurs étudient la possibilité de mimer un mécanisme naturel qui assure la tolérance entre la femme enceinte et le fœtus !
Les substituts cutanés issus de culture (greffons de peau) représentent un modèle pionnier dans le domaine de la médecine régénératrice. La restauration de larges surfaces de peau chez les grands brûlés par greffe de substituts cutanés est une application vitale. Il existe aussi des applications non vitales, mais très importantes pour de nombreux patients : les greffes temporaires de bio-pansements cutanés destinées au traitement des escarres et des plaies chroniques.
Les praticiens ont recours à la greffe de lambeaux de peau prélevés chez le patient afin d’éviter les rejets. Cette approche atteint ses limites, notamment chez les grands brûlés, lorsque la zone de peau à greffer est trop importante. Il est alors nécessaire de passer par des méthodes de culture permettant de produire de grandes surfaces de greffons, mais celles-ci impliquent une logistique complexe et un temps incompressible, en particulier lorsque les propres cellules du patient sont utilisées.
La conception d’architectures de bio-production de substituts de peau implique la prise en compte de deux aspects clés susceptibles d’en optimiser la fonctionnalité thérapeutique : une préservation plus efficace des cellules souches cutanées durant la bio-ingénierie en culture ; le maintien sous contrôle des réactions immunitaires pouvant avoir un impact négatif sur les greffes. Le phénomène de rejet constitue en effet une limitation majeure à l’utilisation de cellules qui ne sont pas issues du patient lui-même.
La mise au point de modèles cellulaires dotés d’une capacité à réprimer le rejet constitue une étape vers la mise en place de banques de cellules et de greffons pouvant être disponibles pour un grand nombre de patients.
Ces axes sont soutenus dans le cadre du PEPR « Biothérapies et Bioproduction de Thérapies Innovantes », qui fait l’objet du programme ciblé « Bioengineered Skin-France » coordonné par le CEA, ainsi que par un financement de la Fondation pour la Recherche Médicale, dans le cadre de l’axe prioritaire « Médecine Réparatrice »
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