IFJD - Institut Louis Joinet vous invite à son événement

[Webinaire] Justice transitionnelle et Peuples autochtones

À propos de cet événement

L'IFJD-Institut Louis Joinet et l'Observatoire Pharos co-organisent un webinaire sur le thème Peuples autochtones et Justice transitionnelle.

Le peuple autochtone est celui « qui est de la terre même », c’est-à-dire le « peuple premier ». L’ONU identifie néanmoins ces peuples par le régime et le traitement, auxquels ils sont soumis : « exclus des processus décisionnels, dont nombre d’entre eux ont été marginalisés, exploités, assimilés par la force et soumis à la répression, à la torture et au meurtre lorsqu’ils se sont exprimés ouvertement pour défendre leurs droits ». Cette définition est révélatrice des discriminations et des violences extrêmes subies par les peuples autochtones, d’une part, et de la volonté de domination politique et culturelle qui les génèrent, d’autre part.

Dès lors, l’intérêt d’analyser les relations entre Peuples autochtones et Justice transitionnelle est double.

Les Peuples autochtones ont, en premier lieu, droit, comme tous les individus, victimes de violences, à la vérité, à la justice, aux réparations et aux garanties de non-répétition, qui sont les raisons d’être de la Justice transitionnelle. Le recours à ses mécanismes spécifiques est ensuite consécutif de la nature des violences qu’ils subissent, qui sont tout à la fois graves et systématiques, demeurent généralement impunies et puisent leurs racines dans une histoire longue, complexe et conflictuelle, leur conférant un caractère indéniablement politiques et nécessitant d’être élucidées et déconstruites pour qu’elles soient éradiquées pour l’avenir.

En second lieu, répondre aux violences subies par les Peuples autochtones interroge et renouvelle la Justice transitionnelle elle-même. Se pose en effet la question cruciale des destinataires de cette justice et notamment de ses bénéficiaires les plus vulnérables. Il s’agit en effet de trouver des solutions à même de garantir que des individus marginalisés, voire exclus du pouvoir politique et souvent économique, aient effectivement accès à des mécanismes institutionnels destinés à les protéger. Ces solutions doivent en outre permettre de rendre Justice non seulement à des individus, mais aussi à des groupes, car, si les membres des peuples autochtones peuvent être individuellement considérés comme victimes, leur victimisation est bien consécutive de leur appartenance à un groupe. Occulter cette dimension fondamentale équivaudrait à un nouveau déni de Justice et empêcherait de prévenir la résurgence des violences. Le troisième défi posé à la Justice transitionnelle est enfin sa capacité à répondre à des violations multiples, car les atteintes portées aux membres des peuples autochtones incluent – outre les violences auxquelles la Justice transitionnelle est classiquement appelée à faire face – des violations graves à leurs droits économiques, sociaux et culturels. Leur rendre Justice implique donc la capacité de reconnaître et traiter l’ensemble de ces violations. Survient dès lors la question du génocide culturel, caractérisé par l’intention de détruire un groupe par l’éradication de son identité, par des politiques conduisant à faire disparaître une langue, un mode de vie, un savoir, des mœurs, un modèle économique etc.

Ces thématiques seront abordées au travers de deux contextes : la Colombie et le Canada, lors du webinaire organisé le :

Lundi 3 mai 2021 - 18h → 20h30

Peuples autochtones et Justice transitionnelle

INTERVENTIONS

  • Les peuples autochtones et l'accord de paix en Colombie

Par Laetitia Braconnier Moreno, coordinatrice du pôle Bogota de l’Institut des Amériques, doctorante à l’Université Paris Nanterre et à l'Université Nationale de Colombie

  • La décolonisation de la Justice transitionnelle dans le contexte canadien

Par Catherine Savard, coordinatrice du Partenariat canadien pour la justice internationale, étudiante-chercheure à la Chaire de recherche du Canada sur la justice internationale pénale et les droits fondamentaux (Université Laval, Québec)

INTRODUCTION ET CONCLUSION

Introduction et co-modération par Claire Debrat, Observatrice Junior pays lusophones pour l’Observatoire Pharos

Co-modération et conclusion par Jean-Pierre Massias, Président de l’IFJD et Professeur de droit public à l’UPPA

Proposé par

  • Intervenant externe
    AD I
    Aminata Dia

    Service civique pour l’Observatoire Pharos - chargée de la vie associative

  • Membre de l'équipe
    JM M
    Jean-Pierre Massias

  • Intervenant externe
    CD I
    Claire Debrat

    Observatrice Junior pays lusophones pour l’Observatoire Pharos

  • Intervenant externe
    LB I
    Laetitia Braconnier Moreno

    Coordinatrice du pôle Bogota de l’Institut des Amériques, doctorante à l’Université Paris Nanterre et à l'Université Nationale de Colombie

  • Membre de l'équipe
    MB M
    Magalie Besse Docteure en droit @ IFJD

    Directrice de l'Institut Francophone pour la Justice et la Démocratie

  • Membre de l'équipe
    NS M
    Niki Siampakou

  • Intervenant externe
    CS I
    Catherine Savard

    Coordinatrice du Partenariat canadien pour la justice internationale, étudiante-chercheure à la Chaire de recherche du Canada sur la justice internationale pénale et les droits fondamentaux (Université Laval, Québec)

IFJD - Institut Louis Joinet

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