La Crète minoenne

Georges Gensane, Professeur honoraire en lettres et histoire classiques à l’Université de Perpignan et professeur à l’Université de Beyrouth.

Une société théocratique et hiérarchisée, où le féminin jouait le plus grand rôle, une joie de vivre, un amour exubérant de la nature et de la vie, telles sont les caractéristiques les plus évidentes de ce monde éclatant qu’est parvenu à exhumer Evans en 1900. Cette civilisation fit preuve en effet d’une délicatesse, d’une élégance, d’un raffinement, d’une poésie, exceptionnels dans le monde antique. Les mythes de Minos, de Phèdre, de Thésée, d’Ariane et du Minotaure disent bien combien son influence fut décisive dans l’émergence de la civilisation hellénique, elle fut le cadre du premier éveil, des premiers gestes de la toute jeune Europe, et elle restera, pour l’imaginaire occidental, comme la fleur et le souvenir de la première civilisation vraiment humaine du monde

méditerranéen, assurément le premier humanisme de l’histoire, un lieu magique où l’esprit a toujours pu vagabonder, dans le labyrinthe d’un temps édénique, celui d’un âge d’or à jamais englouti.