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27/05/25 - Anticoagulant lupique en pratique clinique : ce que tout prescripteur doit savoir

À propos de cet événement

Les anticoagulants lupiques (LA) constituent un groupe d’autoanticorps dirigés contre des complexes phospholipides-protéines, dont la présence est paradoxalement associée à un risque accru de thrombose, artérielle ou veineuse, malgré leur appellation évoquant un effet anticoagulant in vitro. Ces autoanticorps représentent un des trois critères biologiques du syndrome des antiphospholipides (SAPL), une pathologie auto-immune rare mais grave, dont le diagnostic repose sur la combinaison de manifestations cliniques et de critères biologiques reproductibles.

Sur le plan physiopathologique, les anticoagulants lupiques interfèrent avec les phospholipides nécessaires à l’activation de la coagulation in vitro, conduisant à un allongement des tests dépendants des phospholipides comme le temps de céphaline activée (aPTT) ou le dRVVT (dilute Russell’s viper venom test). Cependant, ce prolongement n’est pas corrélé à un risque hémorragique, mais plutôt à un état prothrombotique, ce qui complexifie leur interprétation et souligne la nécessité d’une expertise de laboratoire rigoureuse.

Sur le plan épidémiologique, les LA sont les plus fréquemment détectés des anticorps antiphospholipides, présents chez environ 1 à 5 % de la population générale, mais leur signification pathologique dépend du contexte clinique, de leur persistance dans le temps, et de leur association à d’autres marqueurs du SAPL. Leur détection est également sujette à de nombreuses interférences, en particulier par les anticoagulants oraux directs (DOACs), l’héparine non fractionnée ou les antivitamines K, qui peuvent fausser les résultats des tests de coagulation et conduire à des diagnostics erronés.

L’apport du laboratoire est donc fondamental, non seulement dans la détection des LA, mais également dans la validation du contexte pré-analytique et la sélection des tests adaptés. L’algorithme diagnostique recommandé par l’International Society on Thrombosis and Haemostasis (ISTH) repose sur une stratégie en trois étapes : (1) mise en évidence d’un allongement des tests de coagulation dépendants des phospholipides ; (2) confirmation par des tests de mélange pour exclure un déficit en facteur de coagulation ; (3) démonstration d’une inhibition dépendante des phospholipides à l’aide de tests confirmatoires. Cette démarche requiert une rigueur méthodologique particulière, notamment en termes de gestion des interférences médicamenteuses, des délais de traitement des échantillons, et de la reproductibilité à 12 semaines d’intervalle pour confirmer la persistance du marqueur.

Au cours de cette présentation, nous aborderons en détail le rôle central du laboratoire dans l’identification des anticoagulants lupiques, les écueils fréquents liés à l’interprétation des résultats en présence de traitements anticoagulants, et les bonnes pratiques permettant d’éviter les faux positifs ou les faux négatifs. Une attention particulière sera portée sur l’importance de la communication entre cliniciens et biologistes afin de garantir un diagnostic fiable, base indispensable à une prise en charge thérapeutique adaptée.

Proposé par

  • Intervenant externe
    JD I
    Jonathan Douxfils

  • Intervenant externe
    BC I
    Bernard Chatelain