À propos de cet événement
En 2021-2022, l’IFJD organise son séminaire annuel sur le thème « Le génocide en questions ». Ce cycle de rencontres est au point de confluence de nos activités académiques et opérationnelles.
Ce séminaire a vocation à nourrir la réflexion autour des questions soulevées par l’actualité dans nos domaines d’action, avec une approche résolument iconoclaste et des intervenants de haut niveau issus de champs disciplinaires et professionnels variés. L’objectif est tout à la fois de mettre ces rencontres à la disposition de tous et d’enrichir nos actions sur le terrain.
Présentation du séminaire
Le 9 décembre 1948, l’Assemblée générale des Nations unies approuvait à l’unanimité la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide qui définissait le génocide comme une série d’actes « commis dans l’intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ». Malgré l’existence de cette convention et l’adhésion de nombreux Etats, la deuxième moitié du XXème siècle a connu de nouveaux génocides. En 1998, le Statut de Rome établissant la Cour pénale internationale a reproduit, dans son article 6, une définition identique du crime. Vu les événements des dernières décennies, ainsi que les conditions réduisant son champ d’application, le concept de génocide, tel qu'établi par la Convention de 48, soulève aujourd’hui interrogations et critiques.
Le séminaire organisé par l’IFJD a pour ambition d’analyser ces questions et de contribuer aux réflexions sur le concept de génocide. Il s’agira d’observer comment ce concept originellement conçu par Raphael Lemkin pour pallier un vide juridique et répondre à une nécessité pressante de l’après-guerre peut aujourd’hui apparaître un obstacle, occidentalo-centré et parfois insurmontable, pour la reconnaissance de « nouvelles » formes de génocide. Au fil des séances, sera ainsi construite une réflexion critique et transversale, questionnant la pertinence actuelle et l’avenir de la convention de 1948.
Séance 4 : La banalité du mal
En 1963, Hannah Arendt a élaboré dans son ouvrage Eichmann à Jérusalem, un nouveau concept philosophique de la « banalité du mal ». Malgré les vives polémiques qu’il a suscitées, cette expression constitue un utile rappel : les génocidaires se construisent au sein d’une société. Des études philosophiques, psychologiques, sociologiques ainsi qu’historiques ont été publiées à ce sujet et des chercheurs travaillent toujours sur cette question paradoxale de la transformation d’individus ordinaires en génocidaires, continuant à vivre une vie ordinaire en parallèle de leurs agissements. Si leurs parcours individuels collaborent à l’expliquer, des facteurs idéologiques et sociaux contribuent à ce phénomène. Il s’agit en effet de construire une culture de haine et de transgression des frontières habituelles du recours à la violence et à la cruauté. La construction des génocidaires sera ainsi au cœur de la quatrième séance.
La quatrième séance se tiendra :
Jeudi 20 janvier 2022 - 18h → 20h30
La banalité du mal
■ INTERVENANTS ■
■ WEBINAIRE ANIMÉ PAR ■
Christian Ingrao, Directeur de recherche en histoire au CNRS, EHESS
■ WEBINAIRE CONCLU PAR ■
Pr. Fabrice Hourquebie, Directeur du CERCCLE
La cinquième séance se tiendra le jeudi 10 mars 2022, à partir de 18h et sera consacrée au sujet « Les complices du génocide »
Proposé par
Directrice de l'Institut Francophone pour la Justice et la Démocratie
L’IFJD est spécialisé dans la recherche-action relative à la Justice et la démocratie, tout particulièrement en matière de transition démocratique et de justice transitionnelle.